D’après Daniil Andreïev, ce que l’on appelle le Père et le Saint Esprit dans les Ecritures, ne sont que la même entité de la Trinité (« Puisque qui d’autre, Dieu le Père, peut-Il être, sinon un Esprit ? Uniquement un Esprit. Et en plus, purement Saint, contrairement à tous les autres esprits qu’Il a créés. » /La Rose du Monde, Livre VI, Chapitre 3/). En même temps, Andreïev considère que « personne n’est autorisé d’insister sur la seule et unique authenticité de cette idée et sur son exigence dogmatique. L’autorité légitime et largement reconnue, qui serait en mesure d’éclaircir cette question, aurait pu être le Huitième Conseil Œcuménique. »
Après certains arguments en faveur du rapprochement de Dieu le Père et de Dieu le Saint Esprit, Andreïev expose une doctrine théologique : « Lorsqu’Il se révèle à l’extérieur, l’Eternel manifeste une certaine polarité interne propre à Lui. Le principe de cette polarité interne de la Divinité est transcendent pour nous. Mais, de l’extérieur, il se perçoit par nous-mêmes comme une polarité de deux éléments gravitant l’un autour d’autre, ne pouvant pas exister séparément, toujours et à jamais s’unissant dans l’amour créatif et donnant naissance au troisième qui les complète : au Fils, le fondement de l’Univers, le Logos. » D’une part, la polarité de la Divinité, dont il s’agit, « ne peut pas être saisie toute seule, dans son essence ». Mais de l’autre, « en s’écoulant dans l’Univers, la Divinité conserve cette polarité propre à elle ; tout ce qui est spirituel et tout ce qui est matériel dans l’Univers sont entièrement imprégnées par elle », et dans la vie humaine, elle se manifeste aussi dans la dualité du féminin et du masculin. C’est pour cette raison qu’Andreïev utilise les symboles du « Père » et de la « Mère Vierge » pour désigner les deux premières entités de la Trinité.
Ensuite, au cours du chapitre, Andreïev fait une transition vers le sujet de sexe, pour « distinguer certaines particularités des objectifs historiques… posés uniquement devant la femme par la succession d’époques à venir ». La Féminité est « une combinaison de la chaleur cordiale, de la finesse intérieure, de la tendresse et de la faculté de se sacrifier quotidiennement pour le bien de ceux que nous aimons ». D’abord, Andreïev conteste l’opinion que « les objectifs culturels et créatifs des deux sexes sont les mêmes ». Globalement, les hommes et les femmes ont des talents dans les sphères différentes. « La maternité. L’éducation des enfants. L’art de la maison. Le soin et le traitement des malades. La guérison éthique des criminels. La transformation de la nature. Le perfectionnement des animaux. Certaines filières de la vie religieuse. L’art de l’amour. Enfin, la fécondation créative de l’âme de celui qu’elle aime. Voilà en quoi la femme est irremplaçable et infiniment talentueuse. »
La révélation de l’élément féminin dans l’histoire moderne a un rapport direct avec la descente d’une grande monade féminine dans le cosmos planétaire de la Terre à l’aube du XIX siècle (voir ci-dessous).