À cette époque-là, c'est-à-dire en 1949, celui qui se trouvait dans l’autre double du château de l’Ingénierie (il y en a un dans le Boustvitch, aussi) était l'empereur Paul Ier. Il avait déjà passé par le cycle de tourments dans des couches plus profondes et était déjà lentement élevé vers le Droukkarg – le chrastre de l'antihumanité russe. J’ai été frappé par la gravité de son malheur. Mais on m'a expliqué que si une partie de la charge ne lui avait pas été enlevée par la souffrance de son assassinat dans la nuit du 12 mars, et qu'au contraire il aurait continué à tyranniser jusqu'à sa mort naturelle, le fardeau de ses actes l’aurait entraîné encore plus profondément, jusqu'au Propulk – un lieu des souffrances les plus terrifiantes. Le Boustvitch est suivi d'un purgatoire appelé Raphag : ici on éradique les conséquences karmiques des trahisons et de l’engagement égoïste aux tyrannies. Le Raphag est un supplice de l'auto-épuisement continu, auquel peut faire allusion un tel phénomène de notre monde comme la souffrance du choléra. C'est la dernière couche, dont le paysage ressemble, bien que de loin, à nos villes. Cependant, les abris qui se rencontraient dans le Boustvitch et dans l’Agre ici et là n’y sont plus. La protection des prières collectives de l'humanité ne s'étend pas jusqu'au Raphag : seules les forces des synclites et des hiérarchies supérieures de Chadanakar peuvent aller plus profondément. Les trois derniers purgatoires sont dominés par les anges des ténèbres. La première de ces couches, le Chim-big, est un courant lent se déplaçant à travers un monde indiciblement sombre, enfermé sous une haute voûte. Il est difficile de comprendre d'où vient la pénombre, mortelle et incolore. La pluie très fine est semée sur ce courant pour bouillir à sa surface en petites bulles. Et ce ne sont plus les vêtements des âmes martyrs, mais les âmes elles-mêmes dans leurs corps éthériques dégradés qui ressemblent à de lambeaux brun fumé. Elles se précipitent d'avant en arrière, s'accrochant à n’importe quoi, juste pour ne pas tomber dans ce courant. Ce n’est pas seulement l'angoisse qui les fait souffrir : un tourment encore plus grand réside dans le sentiment de honte, n'atteignant nulle part une telle force que dans le Chim-big, et un désir ardent d'un vrai corps, d'un monde doux et chaud – des souvenirs des joies de la vie sur terre. C'est là que la compassion s’intensifie d’avantage. Et l'embouchure du courant se voit de très près. Puis, le courant lui-même et tout ce monde semblable à un tunnel s'y interrompent, tout comme un tunnel de métro s'interrompt en donnant sur le quai. Sauf que les eaux ne se jettent dans rien : elles, ainsi que les rives et la voûte – tout se dissout dans une désolation grise et inféconde. Il ne peut y avoir aucun corps, il n'y a même pas l'idée d'un sol ou d'un milieu. Une seule chose reste allumée là-bas : l'étincelle de la conscience de soi. Ce purgatoire s'appelle Dromne : l'illusion d'un terrible néant. Et si ceux qui se rachètent dans le Chim-big sont responsables de plusieurs morts humaines, même des morts de criminels condamnés à mort ou dénoncés par trahison, dans le Dromne, il y a ceux dont l’infraction à la Loi semble, à nos yeux, incomparablement moins grave. Eh oui, c’est une drôle d'arithmétique que celle du karma ! Du coup, on n'est pas emporté dans le Dromne par des crimes, ni par des carnages, mais seulement par la conséquence karmique de l'incrédulité active, du déni belliqueux de la spiritualité, de l'affirmation zélée de l’idée erronée de la mortalité de l'âme. Le secret de cette punition surprenante et apparemment disproportionnée est dans le fait que tous ces actes intentionnels au cours de la vie dans Enrof, semblent obstruer complètement les voies respiratoires de l'âme avec des bouchons. La conséquence en est l’alourdissement du corps éthérique plus aggravé, que celui entraîné par certains crimes isolés. Le prisonnier du Dromne croit qu'il n'y a rien nulle part et que lui-même, il n'est pas – exactement comme il pensait de son vivant. Et ce n’est qu’après un très long trajet et avec le plus grand effort, qu’il pourra faire face au fait frappant – au "moi" conscient de soi qui ne s’éteint jamais, même ici, dans un vide absolu, contrairement à la raison et au bon sens. En même temps, il commencera à comprendre vaguement que tout aurait pu être différent s'il n’avait pas choisi lui-même cette non-existence ou semi-inexistence. Peu à peu, l’ennui d'abandon volontaire qui colorie le séjour dans le Dromne commence à céder la place à l'anxiété. Le "moi" a l'impression d'être attiré quelque part, comme vers le bas et sur le côté et, d'un point, il se transforme en un corps allongé dirigé vers le bas. L'absence de repères ne lui permet pas de savoir s'il tombe lentement ou s’écroule à grande vitesse. Seul le sentiment viscéral crie plus fort que toute preuve logique qu'il ne se déplace pas vers le haut ou sur le côté, mais vers le bas. Voici déjà un espace rosâtre qui émerge en dessous. Pendant quelques instants, cette couleur peut même réjouir celui qui tombe. Mais ensuite, un soupçon glaçant transperce le "moi" malheureux : il se rend compte qu'il s'enfonce irrésistiblement dans une mer de fer, incandescente et calme. Son poids augmente rapidement et le voici, touchant la surface rougeoyante du Fukabirne et plongeant dans son environnement. En plus de la souffrance corporelle cuisante, le tourment consiste précisément dans l’horreur de la descente dans la torture éternelle – la descente qui semble irrémédiable. Le Fukabirne est le dernier dans la sakouale des purgatoires. Ensuite commence la sakouale des magmas transphysiques : ces mondes locaux coexistent dans l'espace tridimensionnel, mais dans des flux de temps différents, avec des ceintures de matière incandescente entourant la planète. Je le répète et j'insiste : dans toutes les métacultures, à l'exception de l'Indienne, les souffrances dans ces mondes n'avaient pas de fin jusqu'à ce que Jésus Christ y ait fait cette descente libératrice, qui, dans la tradition confessionnelle, est appelée la descente du Sauveur aux enfers. A partir de ce moment, il devient possible pour les forces de la Lumière, bien que nécessitant d'énormes efforts, d'extraire les victimes de ces abîmes, après un certain temps qui est nécessaire pour dénouer les nœuds du karma personnel. Le premier des magmas est l’Okrus, le fond visqueux du Fukabirne. Après avoir perdu dans le Dromne toutes ses anciennes enveloppes autour du chèlte, un nouvel être corporel commence à se former. Dans l’Okrus, sa formation prend fin, mais il n'y a rien en lui qui ressemblerait même de loin à une apparence humaine : c'est un quelque chose de sphérique constitué de l'inframétal animé. Pourquoi subir de tels tourments du Fukabirne et de l'Okrus, pourquoi ? Oh, ces misérables ne sont déjà plus très nombreux. Des millions de personnes croupissaient dans le Skrivnus et Ladref, ici – des centaines, peut-être même des dizaines. Une condamnation de l'ennemi idéologique à de grands tourments, une accusation des innocents, un tourment des sans défense, une torture des enfants – tout cela se rachète par les souffrances ici, dans l’Okrus et le Fukabirne. Ici, le tourmenté se souvient vivement des enseignements religieux entendus sur terre et qu'il en a été averti. Le tourment corporel est subjectivement ressenti ici comme une rétribution, mais en même temps, il réalise déjà la double nature de la Loi dont la responsabilité de sa cruauté n'est pas de Dieu, mais des forces démoniaques. La conscience s’éclaircie : c'est la manifestation du côté Providentiel de la Loi, de son ancienne fondation qui a été créée par les démiurges avant même l'invasion de Gagtoungre dans Chadanakar. La conscience clarifiée, le sens de la responsabilité morale élucidé, la soif spirituelle amplifiée – ce sont des aspects de la Loi du Châtiment, que les forces de la Lumière ont remportés des ténèbres. Grâce à eux, la Loi n'est jamais un mal absolu. La substance infraphysique des magmas est très similaire à leur substance physique. Au début, leurs captifs conservent leur liberté de mouvement, mais aucune action n'est nécessaire pour y maintenir la viabilité : les forces vitales sont absorbées mécaniquement de l'environnement. Tout cela s'applique également à la seconde des ceintures de magma – le Gwegr, qui est un milieu immobile rougi au feu. Toutefois, je voudrais rappeler que la souffrance dans Enrof – quelle qu'elle soit – soulage la souffrance posthume, principalement au sens de raccourcir sa durée, mais parfois au sens de sa « qualité ». La durée de la peine expiatoire de l'âme après la mort est déterminée surtout par l'étendue des victimes qui ont souffert de ses actes dans Enrof. La nature endémique des crimes entraîne une rétrogradation des couches de représailles : l’Okrus peut être remplacé, par exemple, par l’Ukarwair et le Gwegr – par le Propulk. En même temps, le problème est que le tourment corporel débuté dans le Fukabirne et accru dans l’Okrus et Gwegr, atteint son apogée dans la couche suivante, appelée Ukarwair : le magma déchaîné. Ce sont les pervertisseurs d'idées nobles et lumineuses, qui sont responsables de la mutilation des voies transphysiques de milliers et de millions de personnes, qui s’y rachètent. Il y a aussi ceux qui sont coupables d'actes ignobles, appelés dans notre langage sec et mort le sadisme conscient – lorsque la souffrance des autres provoquait non seulement un sentiment de plaisir, mais l'inconvenance de ce plaisir était clairement réalisée par le criminel en même temps. Réalisée – mais cela n’a pas gâché son plaisir, n'a pas empêché de l’éprouver encore et encore. Heureusement, le temps passe beaucoup plus vite ici. A un écrivain très célèbre de nos jours, coupable, bien sûr, non du sadisme conscient, mais de la substitution d'idéaux, d'idées perverties, d'empoisonnement de nombreux esprits par des mensonges, il semblait, par exemple, qu'il n’était pas resté ici dix ans correspondants au temps d'Enrof, mais seulement quelques jours. Ensuite vient le Propulk – le magma solide : le monde des souffrances rédemptrices des bourreaux de masse, des coupables de guerres sanglantes et des massacreurs des peuples. La liberté de mouvement y est perdue. Le corps se trouve emmuré dans une composition solide, pressé de partout. Mais même le plus terrible des tourments corporels est dépassé ici par la souffrance de l'âme. C'est une repentance si brûlante et un désir de Dieu si aiguë, qu’ils sont impossibles à éprouver dans aucune des couches supérieures. Heureusement, rares sont ceux qui descendent jusqu’au Propulk. Faut-il dire qu'il s’y trouve des êtres comme Iejov ou les associés de Beria ? Il est curieux que Maliouta Skouratov y croupissait juste récemment, et que dans le Propulk des métacultures Occidentales, non seulement Robespierre et Saint-Just y dénouaient toujours leur karma, mais même certains des inquisiteurs du XVIe siècle. La sakouale des magmas se termine par une couche appelée Hyrl : c'est du magma superlourd. Ici, la souffrance corporelle pâlit vraiment devant le tourment spirituel. Le Hyrl fut créé pour punir ceux que, dans notre langage juridique, nous appellerions des récidivistes : après avoir subi déjà une chute dans les magmas, revenus dans Enrof, ils se sont à nouveau alourdis par de grandes atrocités. C’est la fin des magmas. Ensuite commence la sakouale des mondes qui correspondent au noyau physique de la planète – elle est commune à toutes les métacultures. Le premier monde est le Biasque – des grottes infrarouges – le pire des enfers écarlates, si l’on définit ainsi toute l'échelle des mondes du Fukabirne au Biasque. Ici, la forme change : les prisonniers commencent à avoir une sorte de tête et de quatre pattes. Mais le don de la parole est perdu, puisqu'il n'y a personne à qui parler : chacun d’entre eux est isolé du reste du monde et ne voit que ses bourreaux – ceux-ci, curieusement, ressemblent exactement à de fameux démons. Tranquilles ici, dans Enrof, en relative sécurité, vous pouvez vous moquer autant que vous voulez de la croyance en l'existence de ces laiderons cornus, mais vous ne devriez pas souhaiter, même à l'ennemi mortel, de les rencontrer. Et comme il n'y a que des dizaines de victimes tombés dans le Biasque, et qu'il y a des multitudes de démons qui ont besoin de leur gavvakh, ils extorquent du gavvakh de leurs victimes de toutes les manières possibles. Les victimes du Biasque sont ceux qui pervertissaient les esprits dans Enrof. De tels crimes sont considérés si sévèrement parce qu'ils causent plus de dommages karmiques à des milliers d'âmes humaines. Même un bourreau, qui a tué physiquement des centaines de personnes, ne cause pas autant de dommages que ceux dont il est dit dans l'Évangile : « Mais si quiconque séduit un de ces petits qui croient en Moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui suspende une meule autour du cou et qu'on le noie dans les profondeurs de la mer » (Matthieu 18 : 6). Et même si Yaroslavsky ou Damien le Pauvre avaient été de bonnes personnes dans leur vie privée, cela ne les aurait pas épargnés du sort posthume qui attend les corrupteurs de l'esprit. Au-dessous du Biasque se fait voir l’Amiuts : d’énormes fentes verticales. Celui qui tombe se fait coincer, suspendu dans une impuissance totale. Et puisque ces fentes mènent dans la Gachcharve, le malheureux se retrouve suspendu juste au-dessus du nid des forces démoniaques de Chadanakar. Ici se trouvent ceux qui ont combiné le sadisme conscient et l'immensité de leurs crimes. Mais depuis les fentes verticales de l’Amiuts, il y a aussi des passages latéraux, les culs de sac. C'est l’Ytretch – la nuit planétaire, qui dure du début de la création de Chadanakar jusqu’à la fin de l'existence de notre planète dans Enrof, c'est-à-dire jusqu'à l'expiration du deuxième éon (qui est à venir). Il y avait très peu de monde ici, par exemple Ivan le Terrible. Plus loin, il y a encore un monde, très particulier : lui seul correspondait à l'acte de Judas Iscariote. Il s'appelle Jourch, et personne n'y est jamais entré à l'exception de Judas. Il est bien évidemment clair que nous ne sommes pas en mesure de nous faire même une vague idée des souffrances subies dans des couches du noyau. Et maintenant, la description arrive à la dernière des couches – au cimetière de Chadanakar. Je n'ai jamais réussi à en entendre le nom exact : tantôt il me semblait qu'il sonnait comme Soufel, tantôt il me semblait Soufeth plus correct, donc la question est restée en suspens. Ceux qui persistaient dans le mal descendent ici depuis des couches de souffrances inférieures. Ici, leurs revêtements – les restes du chèlte – sont abandonnés par les monades. Les monades sont expulsées de Chadanakar complètement pour tout recommencer dans des espaces, des temps et des formes inimaginables. Et pourtant, c'est mieux que s’enfoncer à travers le fond de Chadanakar jusqu’au Fond Galactique : ici, la monade n’est pas expulsée, du moins du Temps Cosmique. Cependant, le chèlte est vivant, c'est un « moi », bien qu'inférieur, mais conscient de lui-même. Dans le Soufeth, il bouge à peine, exhalant peu à peu les restes de sa vitalité. Ceci est la deuxième mort, dont on parle dans les Saintes Écritures. L'étincelle de la conscience vacille jusqu'au bout, et la mesure de ses tourments dépasse même l'imagination des démons. Toujours personne de la Lumière ne peut atteindre jusqu’ici, même le Logos Planétaire. Quant aux frères des synclites, ils peuvent parfois apercevoir le Soufeth, mais depuis des couches voisines. Ils distinguent alors le désert, au-dessus duquel se dresse le soleil lilas terne de la Gachcharve – l'anti-cosmos de Gagtoungre. Heureusement, à travers l'histoire de l'humanité, il n'y eut que quelques centaines de monades qui tombèrent jusqu’au Soufeth. Parmi celles-ci, seules quelques-unes entrèrent dans l'histoire, car toutes les grandes monades orientées vers le bas sont absorbées dans la Gachcharve. Dans le Soufeth se trouvent ceux dont même Gagtoungre n’a besoin. Parmi les personnalités historiques, je n’en connais qu'un – c’est Domitien. Dans son incarnation suivante, après sa chute dans le Propulk, il devint le maréchal Gilles de Retz, qui était d'abord un allié de Jeanne d'Arc, puis un scélérat sadique qui se baignait dans des bains faits des entrailles des enfants qu'il avait tués. Balancé dans le Hyrl, il se souilla à nouveau dans sa troisième incarnation dans Enrof, par de grandes atrocités durant l'ère de l'Inquisition. Après la troisième mort, il traversa toutes les couches des enfers pour la troisième fois, atteignit le Soufeth et fut rejeté hors de Chadanakar comme un déchet.
Gilles de Laval, baron de Retz. Illustration d'Émile Bayard dans Histoire de la magie, du monde surnaturel et de la fatalité à travers les temps et les peuples (1870) de Pierre Christian (alias Pierre Pitois)
Je sais bien que la conscience humaniste de notre siècle aimerait découvrir des tableaux tout à fait différents de ceux que j'ai esquissés dans ce chapitre. Certains seront découragés par le fait que mes témoignages leur semblent trop similaires, malgré toutes les différences, aux images populaires, dont la source réside dans l’histoire du christianisme. D'autres seront choqués par la sévérité sauvage des lois et par la matérialité des tourments épouvantables dans les lieux de souffrances. Mais j’aimerais bien demander aux premiers : pensaient-ils sérieusement que l'enseignement des pères de l'Église ne contenait que le jeu d'une imagination effrayée ? Seule la conscience irréligieuse comme un tracteur ou un laminoir peut croire, par exemple, que nous sommes capables d’aller jusqu’au bout de la Divine Comédie, l'interprétant comme un ensemble de figures de style, de haine politique et de fictions poétiques. Dans la première partie, Dante a montré une échelle de couches descendantes qui étaient présentes au Moyen Âge dans l'infraphysique de la métaculture Romano-catholique. Il faut apprendre à distinguer les impuretés introduites dans ce tableau par souci d'exigence artistique ou suite aux aberrations inhérentes de l'époque et l'expression d'une véritable expérience transphysique – bouleversante et sans précédent. De plus, il ne sera pas superflu, me semble-t-il, de souligner que celui qui fut Dante est à présent l'un des plus grands esprits de l'humanité, il fait parti de ceux qui ont le pouvoir de pénétrer sans restriction jusqu'au fond de Chadanakar. Et à ceux qui s'indignent de la sévérité des lois, on peut répondre : travaillez, donc, sur votre clarté d’esprit ! Certes, les habitudes mentales de l'ère humaniste combineraient plus facilement avec de l'idée de tourments non matériels, mais pour ainsi dire spirituels : des remords, l’ennui de l’incapacité d'aimer, etc. Malheureusement, ces lois barbares furent apparemment créées sans tenir compte des sentiments de l'intelligentsia du XXe siècle. Quoique, la souffrance spirituelle est également d'une grande importance dans les couches descendantes. En réalité, seuls les grands criminels de l'histoire sont principalement soumis à des souffrances corporels, et, de plus, elles sont plus graves que n'importe quelle douleur physique, car la douleur physique est inférieure à celle du corps éthérique en force et en durée. Et puis : en imaginant la quantité de tourments causés à leurs victimes dans Enrof, quels remords ou, comme le pensait Dostoïevski, quel ennui de l'incapacité d'aimer pourraient équilibrer cette montagne de tourments sur la balance de la loi impassible du karma ? Enfin, chacun d'entre nous est toujours libre de rejoindre ceux qui œuvrent pour alléger cette loi.