Les opposants à la religion en général soulignent qu'elle exige l'abandon de la volonté personnelle et la soumission de notre volonté au Divin. Et en ce qui concerne certaines religions du passé, ils ont raison. Mais la Rose du Monde n'est pas un enseignement religieux du passé. C'est l'enseignement religieux et socio-éthique de l’avenir. La Rose du Monde n'exige aucune «obéissance» à la volonté de Dieu, car seule action accomplie volontairement, et non par contrainte, porte de la valeur.
Aucune exigence de la soumission servile à la volonté de Dieu ne résonnera depuis les sanctuaires de la religion résultante. Ce qui en résonnera, sera un appel à la concorde universelle et à la création libre avec le Divin.
Le Seigneur est une aspiration suprême immuable et inexprimable, c'est un pouvoir créatif d'esprit agissant dans chaque âme, même dans les profondeurs des monades démoniaques, qui guide tant de mondes – des microbramphatures aux supragalaxies – vers quelque chose de plus parfait que le bien, et quelque chose de plus élevé que félicité. Plus le niveau de chaque Moi est élevé, plus pleinement sa volonté coïncide avec la volonté créatrice du Seigneur. Et lorsque ce Moi, ayant commencé son voyage cosmique à partir des formes primitives de la matière vivante, franchira les étapes de l’humain, du démiurge des peuples, du démiurge des planètes et des étoiles, du démiurge d’une galaxie, il s’immergera alors, à travers Dieu le Fils, dans le Père, et sa volonté coïncidera complètement avec la volonté du Père, sa puissance – avec celle du Père, son apparence – avec celle du Père, et, enfin, sa créativité – avec celle du Père.
Le travail créatif avec Dieu est la création lumineuse de toutes les monades du flux ascendant de l'Univers – de l'homme, des élémentaux et des animaux éclairés aux démiurges des galaxies et les géants d'une grandeur inimaginable.
Voilà pourquoi le mot «démiurge», que l’on ne rencontre presque jamais dans les anciennes religions, est utilisé si souvent ici. Les démiurges sont tous ceux qui créent pour la gloire de Dieu, par amour pour le monde et pour leur premier Créateur.
Il est absolument bon.
«Il est tout-puissant», en ajoutait la vieille théologie.
Mais s'Il est tout-puissant – Il est responsable du mal et de la souffrance du monde, alors, Il n'est pas bon.
Il semblerait qu'il soit impossible de sortir du cercle vicieux de cette contradiction.
Mais le Seigneur crée à partir de Lui-même. Toutes les monades qui découlent de Sa profondeur portent les mêmes propriétés de cette profondeur, y compris la liberté absolue. Ainsi, la création divine limite elle-même le Créateur : elle détermine Sa puissance par la ligne, derrière laquelle se trouvent les libertés et les pouvoirs de Ses créations. Mais la liberté s’appelle ainsi justement, car elle inclut la possibilité de choix variés. Et dans l'existence de nombreuses monades, elle s’est manifestée par leur choix négatif, par leur auto-affirmation et par leur apostasie. D'où vient ce que nous appelons le mal du monde, d'où vient la souffrance, d'où viennent les lois cruelles, mais aussi, le fait que ce mal et cette souffrance peuvent être surmontés. Les lois empêchent le monde de tourner dans le chaos. Les démons eux-mêmes sont obligés de faire avec, afin que les mondes ne tombent pas en poussière. C’est pourquoi ils ne renversent pas les lois, mais les alourdissent. Les lois sont aveugles. Et elles peuvent être éclairées non pas en un clin d'œil, ni par un miracle, ni par l'intervention extérieure du Divin, mais par le plus long parcours cosmique, à la fin duquel les monades apostâtes se débarrasseront de leur mauvaise volonté.
Chez Dieu, l'amour universel et la créativité inépuisable sont fusionnés ensemble. Tous les êtres vivants, y compris l'humain, se rapprochent de Dieu à travers trois propriétés divines innées : la liberté, l'amour et la co-création avec Dieu. La co-création avec Dieu est le but, l'amour est le chemin, la liberté est la condition.
Les monades démoniaques sont libres comme tout le monde, mais leur amour est profondément imparfait. Chez eux, il est dirigé exclusivement vers l'intérieur : le démon n'aime que lui-même. Et puisque toute la puissante réserve d'amour demeurant dans son esprit est concentrée uniquement sur ça, le démon aime soi-même avec une si grande puissance, qu’aucun humain n'est capable de s'aimer.
Pareil pour leur capacité de créer, qui ne peut pas être perdue par les monades démoniaques. Mais la co-création avec Dieu n'évoque chez eux rien d'autre que l’hostilité extrême. Chaque démon ne crée que pour lui-même et en son propre nom.
La créativité de l'homme se transforme en co-création avec Dieu à partir du moment et dans la mesure où son irrésistible impulsion créatrice est dirigée par l'effort de sa volonté et de sa foi non vers la réalisation de ses objectifs égoïstes – renommée, plaisir, biens matériels, service au profit des enseignements cruels et médiocres – mais pour servir Dieu qui est amour.
Précisément ces trois notions – liberté, amour et co-création avec Dieu – déterminent l'attitude de la Rose du Monde à l'égard de l'art, de la science, de l'éducation, du mariage, de la famille, de la nature et même de tels aspects de la vie, que toutes les religions toujours négligeaient, comme le confort et l’abondance.
4. L’être et la conscience
Ce que je disais jusqu'à présent nous amène à une nouvelle perspective sur le débat séculaire sur la primauté de la conscience ou de l'être.
«La conscience détermine l'être», formulèrent les écoles idéalistes. Au stade culturel suivant, non religieux, cette formule fut retournée à l’envers, mais ses composants restèrent intacts. Ces composants formaient l’opposition entre deux termes, et donc la nouvelle formule hérita du primitivisme de sa devancière.
La question est plus compliquée que ces formules. Et, en même temps, elle est plus simple que les structures encombrantes de références et de conclusions superposées au cours du XVIIIe et XIXe siècles pour en extraire un résultat aussi modeste.
«L'être détermine la conscience»... «La conscience détermine l'être»... L'être de qui ? La conscience de qui ? D’une personne en particulier ? De l’humanité ? Du monde entier ? De la matière vivante et consciente ? Comme tout est confus et pas net.
La conscience d'un individu concret et particulier (pour simplifier, nous parlerons de l’homme) n'est pas déterminée par la conscience de quelqu'un et ni par un être en général, mais par la somme des facteurs. À savoir :
a) par son propre être physique ;
b) par l’être de son milieu naturel et culturel ;
c) par les consciences de nombreuses personnes vivant et ayant vécu, car les efforts de ces consciences avaient largement déterminé l'environnement culturel dans lequel cette personne vit et qui affecte son être et sa conscience ;
d) par la conscience d’un certain nombre d'autres créatures qui avaient influencé l'environnement naturel et l'avaient transformé ;
e) par l'être et la conscience des hiérarchies créatrices des couches ;
f) par le surconscient, mais avec son contenu individuel, inné dans la monade de cette personne ;
g) par l’être-conscience de l'Un, dans Lequel l'être et la conscience ne font qu’un, au lieu d’être différentes catégories opposées.
S’il ne s’agit pas d'une personne isolée avec son être et sa conscience, mais de l'Univers, plus précisément – de l'apparition de la conscience dans la nature organique des mondes quelconques – alors, il est clair que puisque l'Univers est déterminé par l'Un, cette opposition de l'être et de la conscience est levée par la raison qui vient d'être exposée ci-dessus. Puisque l'Univers est déterminé par la créativité des monades créées par Dieu, la question d'apparition de la conscience au sein de lui, perd son sens. Car s'il n'y avait pas de monades créées par Dieu avec leur conscience et leur être, aucune matière, organique ou non, n’aurait pu surgir.
Aujourd’hui, on ne pourrait que plaisanter gentiment sur la primitivité des formules classiques, si l'une d'entre elles, étant devenue un dogme philosophique du despotisme politique, n'était pas coupable d'innombrables malheurs, obstruant comme un bouchon les voies respiratoires des pensées de tant de personnes et bloquant l'accès de la spiritualité à la sphère de leur conscience. Une autre des formules classiques, tout aussi erronée, est néanmoins moins dangereuse, précisément parce qu'elle est plus spirituelle. Mais cela ne supprime pas la culpabilité des anciennes religions avec leurs philosophies doctrinaires : passer tant de siècles à agiter l’air par la scolastique – et ne s’approcher même pas un millimètre de la problématique de la primauté de l'être ou de la conscience.
5. La structure multicouche de l’homme
Parmi les nombreuses couches de Chadanakar, il y a un monde multidimensionnel où demeurent des monades humaines – des unités spirituelles indivisibles et immortelles, nos Moi supérieurs. Créées par Dieu et uniquement par Dieu, et certaines (quelques-unes) mystérieusement nées de Lui, elles entrent dans Chadanakar, revêtus de la matière la plus fine – il serait plus correct de l'appeler énergie : c'est une substance qui imprègne tout le Chadanakar. Chaque esprit isolé, entrant dans notre bramphature, s'en habille inévitablement. Le monde dans lequel demeurent nos monades s'appelle Irolne.
Le travail créatif qui mène à l'illumination de l'Univers est l’objectif de chaque monade, à l'exception des monades démoniaques, mais il n'y a pas de monades démoniaques parmi les gens. Les monades humaines effectuent ce travail dans les mondes inférieurs, soumis à leur créativité éclairante. Elles s'y créent des habillements matériels et, à travers ces habillements, influencent l'environnement des couches correspondantes. Tout d'abord, la monade se crée un chèlte à partir de la matérialité des espaces à cinq dimensions, puis un corps astral à partir de la matérialité des espaces à quatre dimensions. Ces deux habillements sont souvent combinés dans notre compréhension sous le mot «âme». Chèlte est le conteneur matériel de la monade avec toutes ses propriétés divines, c’est son premier outil. Le «Moi», qui entame son voyage à travers les couches inférieures, ce n’est pas la monade même (celle-ci reste dans l'Irolne à cinq dimensions), mais son chèlte. Le chèlte se fait créer directement par la monade ; quant à la création du corps astral, c’est un grand élémental qui y participe – la Terre Mère. Elle participe à la création des corps astraux de tous les êtres de Chadanakar – humains, animaux, anges, daïmôns, élémentaux, démons et même de grandes hiérarchies, lorsque ces dernières doivent descendre dans des couches qui nécessitent la présence d’un corps astral. Ce corps est l'outil suprême du chèlte. Il concentre les dons de vision, d'audition et d'odorat spirituels, celui de mémoire fossile, ainsi que la capacité de voler et de communiquer avec les synclites, les daïmôns, les élémentaux, les anges et le don de percevoir les panoramas et les perspectives cosmiques.
Ensuite, la Terre Mère, fécondée par l'esprit du Soleil, crée pour la monade à s’incarner un corps éthérique : sans lui, aucune vie n'est possible dans les mondes tri- et quadridimensionnels. Et lorsque le chèlte, avec tous ses habillements y compris l'éthérique, quitte la dernière, externe et la plus éphémère des ses enveloppes – le corps physique, il ne reste dans Enrof qu'un cadavre. En ce qui concerne le corps physique, il est créé pour nous par des hiérarchies angéliques – elles produisent de la matière – et par le grand élémental de l'humanité – Lilith – celle qui sculpte des chaînes familiales en utilisant cette matérialité tridimensionnelle. Le rôle de la monade dans cet acte est de donner, à travers le chèlte, une individualité à un maillot de la lignée familiale.
Ainsi se termine le processus de descente ; et commence le processus d'ascension.
La monade peut intégrer le corps physique soit seulement une fois, soit maintes fois (encore et encore). Le corps éthérique n'est recréé à nouveau que si son porteur, tombé sous la loi du châtiment, a été forcé de se frayer un chemin à travers les cercles de grandes souffrances. Par contre, sur le chemin ascendant, le corps éthérique accompagne son porteur à travers tous les mondes des Lumières jusqu'aux zatomis – les demeures de l'humanité éclairée, les cités célestes des métacultures. Ce corps consiste d’une substance vitale, non universelle, mais différente dans tous les mondes tridimensionnels et quadridimensionnels. D’après la plus ancienne révélation de l'humanité, il serait juste d’appeler cette substance aroungvilte-prana.
Le corps astral accompagne le porteur plus haut, y compris la sakouale du Haut Devoir. Au-dessus, il ne reste que le chèlte, éclairé complètement et fusionné avec sa monade dans l'unité. À ce moment, la monade quitte l’Irolne et, vêtue d'un chèlte extrêmement fin, entame l'échelle des mondes les plus élevés de Chadanakar.
Plus loin dans le livre, nous parlerons de toutes ces couches, dont beaucoup, dans la mesure du possible, seront exposés. Mais, malheureusement, je ne suis pas en mesure d'élucider plus en détail les sujets concernant l'interaction des habillements différents de la monade, leurs fonctionnalités et leur structure.
6. Les métacultures
La structure de Chadanakar, dont la problématique colossale sera bientôt discutée, restera incompréhensible dans ses fondements, si l'on ne saisit pas d'abord ce que c’est un supra-peuple, une métaculture et un transmythe.
Le terme «supra-peuple» désigne un ensemble de nations unies par une culture commune qu’elles créent conjointement, ou bien une nation isolée, si sa culture a été créée par elle seule et a atteint un degré élevé de luminosité et d'individualité.
Cela laisse entendre que des cultures complètement isolées n'existent pas, qu'elles sont interdépendantes, mais dans l'ensemble, chaque culture est assez unique, et, malgré l'influence qu'elle exerce sur les autres, elle reste dans son intégralité la propriété d'un seul supra-peuple, son créateur.
La notion de supra-peuple aurait pu être écartée du concept actuel, si, à part son importance historique, il n'avait pas sa valeur métahistorique. Et la valeur métahistorique réside dans le fait que la particularité du supra-peuple ne se limite pas à la sphère culturelle dans Enrof, mais affecte également de nombreuses autres couches d’ordres ascendant et descendant à matérialité différente, car certaines parties de ces couches portent l'influence d'un seul supra-peuple en question. Après tout, il ne faut pas oublier qu'un supra-peuple est la totalité des individus qui en font partie non seulement maintenant, ce ne sont pas seulement nos contemporains, mais aussi ceux, et ils sont très nombreux, qui lui appartenaient auparavant, même à l'aube de son histoire, et plus tard, après la mort, agissaient et agissent toujours dans les couches transphysiques liées à ce supra-peuple. Au-dessus de l'humanité s’élève une échelle de couches communes à tous les supra-peuples, mais au-dessus de chacun d'entre eux, ces couches changent de couleur, changent leur apparence, leur contenu ; il y a même des couches qui n’appartiennent qu’à un seul supra-peuple. Il en va de même pour les mondes démoniaques d'ordre descendant, qui se situent, si l’on peut dire, au-dessous des supra-peuples. Ainsi donc, une partie considérable de Chadanakar se compose de segments multicouches isolés. La couche d'Enrof dans chacun de ces segments est occupée par un seul supra-peuple et sa culture. Ces segments multicouches de Chadanakar sont appelés métacultures.